Taxonomie : une première Etude signée BM&A pour l’APDC
Le chantier de la Taxonomie ayant commencé, BM&A (Marie-Cécile Moinier, Anne-Marie Jolys Bris), Ginini Antipode et KPMG ont réalisé conjointement en mars derniers, une étude sur les premières informations publiées au titre de la nouvelle règlementation Taxonomie, auprès de 36 groupes* du SBF 120 pour l’APDC.
En effet depuis cette année, les entreprises non financières doivent présenter la part de leur chiffre d’affaires, de leurs dépenses opérationnelles (OPEX) et de leurs investissements (CAPEX) éligibles aux deux premiers objectifs de la Taxonomie, l’atténuation du changement climatique et l’adaptation au changement climatique. Les acteurs financiers qui ont leurs propres indicateurs, basés principalement sur leurs investissements, ne sont pas inclus dans l’étude.
Pour notre experte Anne-Marie Jolys Bris : « Ce que les entreprises ont immédiatement remarqué, c’est le côté binaire de la taxonomie : soit vous êtes une activité durable, soit vous ne l’êtes pas. Certaines d’entre elles sont complètement exclues alors qu’elles ont développé des politiques RSE depuis longtemps. C’est le cas notamment des secteurs de la distribution et du luxe. Et même si quatre autres domaines vont être prochainement ajoutés à la taxonomie (biodiversité, eau, économie circulaire, pollution), certaines n’arriveront pas à se raccrocher. Elles vont vouloir communiquer quand même, en élaborant des KPI [des indicateurs clés de performance] alternatifs. »** -33 % des émetteurs ont d’ailleurs donné des KPI alternatifs d’après notre étude-.
Et notre Associée ESG Marie-Cécile Moinier : « On observe par ailleurs que les entreprises espèrent que la CSRD leur permettra de mieux mettre en valeur leurs politiques RSE. C’est un outil dont certaines espèrent beaucoup profiter. »
Que peut-on retenir de cette étude ?
- Si 94 % d’entre eux ont procédé à des investissements qualifiés d’éligibles, seuls 58 % ont une part de leur chiffre d’affaires éligible, et 47 % concernant les opex.
- Même les entreprises qui ont peu de chiffre d’affaires éligible peuvent avoir un Capex éligible.
- De plus, même le caractère éligible de ces indicateurs est parfois limité. Par exemple, seuls 2 % du chiffre d’affaires de Capgemini et 16 % de Saint-Gobain répondent aux critères de la Taxonomie. De même, Engie compte uniquement 15 % de ses opex éligibles.
- 47 % des entreprises ont publié un KPI Capex, avec « des disparités intra-secteurs plus accentuées que pour le KPI chiffre d’affaires »
- 42 % des entreprises ont détaillé leur éligibilité par activité (11 % vont même déjà plus loin en publiant l’alignement d’un de leurs indicateurs sur les deux premiers objectifs, sans obligation existante)
« Les entreprises ont besoin de montrer à leurs partenaires commerciaux et à leurs investisseurs que les enjeux climatiques sont au cœur de leur métier. En effet, la taxonomie présente les sujets environnementaux sous son propre prisme. De ce fait, des entreprises pourtant engagées sur ces aspects, mais selon un autre point de vue, peuvent avoir des difficultés à répondre aux critères de cette réglementation. Il faudra que les investisseurs prennent du recul et fassent la part des choses.» »** d’après Marie-Cécile Moinier et Anne-Marie Jolys Bris.
Pour en savoir plus sur cette étude ou si vous cherchez comment aborder le chantier Taxonomie pour votre entreprise, n’hésitez pas à contacter directement Marie-Cécile Moinier et Anne-Marie Jolys-Bris ou via notre Rubrique Contact.
Et retrouvez ci-dessous les différents articles qui en parlent :
L’interview de nos expertes par AEF : **Beaucoup d’entreprises ont créé des comités taxonomie-CSRD
Un article Option Finance : Taxonomie, les entreprises ont publié leurs premiers indicateurs
Un article Option Finance : ***Taxonomie : les entreprises veulent rassurer les investisseurs
Les grands groupes interrogées pour l’étude ayant évoqué la taxonomie dans leurs documents d’enregistrement universel en mars 2022 :
Accor, LVMH, Capgemini, Téléperformance, Dassault Systèmes, Rexel, Biomérieux, Getlink, Bureau Veritas, La Poste, EssilorLuxottica, SNCF, Renault, Air Liquide, Safran, Bouygues, Sanofi, Covivio, Sartorius Stedim Biotech, EDF, Schneider Electric, Eiffage, Christian Dior, Engie, Danone, Gecina, Elis, Klepierre, Hermès International, Orange, Kering, Saint-Gobain, la Française des jeux, TotalEnergies, L’Oréal, Vinci.