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Conseil et supports opérationnels

Les métiers du conseil : Jérémy, consultant IFRS

Jérémy, consultant en normes IFRS chez BM&A depuis 3 ans nous explique son parcours, les particularités de son métier et son quotidien :

Comment es-tu devenu consultant en normes IFRS ?

Après un master CCA, j’ai commencé par de l’Audit au sein d’un Big 4 (Deloitte) jusqu’à senior.

Le métier d’auditeur me plaisait mais peu à peu, je me suis lassé du côté industriel, très rigide de l’audit en big et surtout j’avais besoin de me sortir un peu des process, de pouvoir approfondir les sujets.

Comme j’avais une affinité pour les dossiers techniques et la comptabilité pendant mes études, un ami de promo me parle d’une mission IFRS sur laquelle travaille BM&A en me disant « je te verrai bien faire ça ». Un soir, je lis l’annonce de Charlotte (Gauthé), notre DRH et c’était exactement ce que je cherchais… Je commence quelques mois plus tard à travailler au Hub BM&A de Toulouse dans l’équipe de Loriane puis à Paris.

Comment décrirais-tu les particularités des missions IFRS ?

Une mission IFRS c’est :

  • Répondre avant tout à une demande du client
  • Etudier des problématiques comptables
  • Travailler sur des Enjeux pour le client
  • Faire de la recherche documentaire
  • Appliquer des règles à des situations concrètes des clients
  • Travailler sur des missions complexes pour des clients internationaux

Passer aux IFRS c’est un gage de qualité de son information financière.

Concrètement dans quel cadre interviens-tu ?

Soit directement pour nos clients soit pour l’interne :

  • En interne, nous donnons plusieurs formations par an et intervenons sur des consultations techniques : on aide les coéquipiers consolideurs ou auditeurs à résoudre leurs travaux ou répondre directement à leur client
  • Pour nos clients, il s’agit de Conseil auprès de la direction technique ce qui représente 80/90% de notre travail.

Les deux ont leur avantage mais dans les deux cas ce sont des situations concrètes, on s’approche de la réalité, on rentre dans les coulisses.

Sur quels besoins les clients font appel à toi ?

Souvent notre client applique déjà ses normes IFRS ou va les appliquer pour différentes raisons : IPO, besoin de comptes de meilleure qualité, demande ses actionnaires ou fonds étrangers, obligation suite à des clauses de contrats, comparabilité avec des concurrents étrangers, etc. Il peut être spécialiste du sujet (c’est le cas des services de consolidation ou départements normes de grands groupes par exemple) ou avoir une connaissance générale et ils font appel à nous pour des missions de transition IFRS, des sujets en particuliers, des missions ponctuelles ou simplement des missions qui prennent du temps qu’ils n’ont pas.

De fait mes interlocuteurs sont très variés : ils peuvent être DAF, directeurs comptables ou consolideurs, contrôleurs financiers de Grands groupes, d’ETI ou de PME. Par exemple dans le cadre d’IPO, les start-ups qui rentrent en bourse doivent répondre à des normes IFRS.

Quoi qu’il en soit, derrière IFRS, il y a un enjeu : la mission s’inscrit dans le cadre d’un changement, particulièrement lors d’une mission de transition

Il peut y avoir un appel d’offres et nous sommes alors souvent en concurrence avec un cabinet Big 5.

Comment décrirais-tu une journée type pour toi ?

Je n’ai pas de journée type mais je dois faire en fonction des priorités : traiter les sujets en cours d’après leurs deadlines. Moi je suis un peu maniaque et je suis née avec Excel, j’utilise des codes couleurs sur excel pour m’organiser mais chacun ses techniques. Il peut aussi y avoir des urgences qui tombent. C’est un jeu de priorisation constant.

Est-ce que tu fais de la veille ? si oui comment ?

C’est assez semblable au droit fiscal : chaque année, il y a de petites actualités avec potentiellement des impacts pour certains et tous les 5-10 ans de plus importants. L’IFRS est assez récent de fait il y a eu de gros changements récemment : IFRS 15-16. Nous avons également un devoir de conseil avec nos clients, y compris en anticipant si on sait que dans 2-3 ans ce ne sera plus pareil. C’est la source de 1er rang.

En second rang ce sont les échanges avec les autres praticiens : BM&A fait partie d’une association, IMA France et aussi de l’APDC pour qui nous intervenons régulièrement.

Tu préfères travailler en solo ou en équipe ?

Les deux :  se concentrer sur un document de contrat de 100 pages, c’est quelque chose que tu dois faire seul puis une fois que c’est fait, il faut échanger : en interne, avec le client pour préciser des questions, comprendre le contexte, lui présenter l’enjeu, le sensibiliser… Nous avons une posture de conseil et pour cela nous devons comprendre sa stratégie d’entreprise, ses enjeux propres.

Ta norme préférée ?

IFRS 15 notamment sur la reconnaissance du CA. Si tu t’intéresses au CA, tu t’intéresses à tout le business d’une entreprise. Pour arriver à la conclusion, il faut comprendre ce que fait le client, ce que disent ses contrats, tu rentres dans l’analyse, dans l’activité de l’entreprise. Ce n’est pas que de la comptabilité, c’est de la compréhension de l’activité, des biens ou services qu’elle vend.

Qu’est-ce que tu aimes dans ton métier ?

Ce que j’aime c’est la technicité, la réflexion : plus c’est technique, plus c’est complexe, plus ça pousse à réfléchir. C’est valorisant pour moi de faire des choses un peu complexes, de creuser des sujets et d’apporter une expertise, un peu particulière. Tu es obligé de comprendre pour faire : il s’agit de se poser des questions et d’arriver à y répondre : au début cela peut paraitre insurmontable et tu finis par comprendre et par trouver.

Quel profil peut-on avoir pour être un bon consultant IFRS ?

Je dirais l’esprit d’analyse, l’esprit critique, la curiosité : il faut être capable d’aller chercher les questions (pour trouver les réponses). Nous ne sommes pas tous des spécialistes à la base ou de super techniciens mais l’important est l’état d’esprit et le profil.

On ne peut pas occulter l’aspect analyse de document bien qu’il ne soit pas prépondérant (10%). Il ne faut pas non plus ne pas aimer écrire, que ce soit un repoussoir mais c’est un métier très vivant, dans l’échange comme on l’a vu.

Il faut savoir passer de la théorie à la pratique : avoir la vision opérationnelle, pragmatique, connectée à la pratique. Notre métier est la combinaison de l’expertise normative et d’une approche opérationnelle.

Et enfin, être organisé ! Pour ne peut pas faire « trop vite » sinon on fera mal.

Où te vois-tu dans 5 ans ? et que peut-on te souhaiter ?

Les normes IFRS évoluent, les situations de nos clients sont différentes, on ne fait jamais la même chose donc aucun risque de s’ennuyer. Et en plus, on sent qu’on progresse : je n’ai pas fait le tour d’IFRS.

Il y a des sujets très spécifiques à explorer. Travailler en IFRS, même 3(4 ans, cela permet d’acquérir des compétences rares quel que soit la suite du parcours.

Quel(s) conseil(s) donnerais-tu à un auditeur, un consolideur ou un étudiant qui aimerait tenter l’aventure ?

Ne pas s’autocensurer !

Souvent on se dit « ce n’est pas pour moi, c’est trop compliqué » mais ce sont des fausses idées. Peu de gens savent ce que c’est, c’est un peu mystérieux. Et pourtant, il y a une approche opérationnelle, connectée à la réalité avec les clients comme avec l’interne. On fait vraiment partie du pôle Conseil et Support opérationnel.