Savoir sélectionner son outil ESG [FAQ]
Comment bien choisir son logiciel ESG ?
Le choix d’un logiciel ESG est une étape stratégique, au même titre que tout outil structurant pour l’entreprise. Il ne s’agit pas simplement d’un outil de reporting : bien sélectionné, il peut devenir un véritable levier de pilotage de la stratégie durable. Voici 7 critères clés pour évaluer et choisir la solution la plus pertinente :
- Intégration dans l’écosystème de la société et connectivité : l’outil devra s’intégrer sans encombre dans l’environnement existant et communiquer avec les outils en place (ERP/ data platform,…) et garantir une interopérabilité optimale. Sa capacité à dialoguer avec les autres outils ou plateformes est un prérequis essentiel.
- Conformité avec le cadre réglementaire : l’outil répond-il aux exigences réglementaires en vigueur (CSRD, taxonomie européenne, etc) et démontre-t-il une capacité à évoluer en fonction des futurs textes ou ajustements réglementaires ?
- Maturité technologique du logiciel et pérennité de l’éditeur : le niveau de développement de la solution, la feuille de route produit, les références clients ainsi que la solidité de l’éditeur sont des indicateurs de fiabilité sur le long terme.
- Puissance de l’outil en termes de fonctionnalités et d’analyse : le logiciel doit être capable de collecter l’ensemble des données ESG nécessaires, de les restituer et les analyser (comparaison N/N-1,…), de produire des livrables conformes : transformation de la base de données en un rapport de durabilité rédigé et, à terme, un rapport XBRL.
- Sécurisation et traçabilité des données de l’outil : la sécurité de vos données est cruciale : protection contre les fuites, gestion des accès (qui peut voir quoi/saisir quoi ?), conservation de l’historique (verrouillage), auditabilité. L’éditeur doit garantir un haut niveau de confiance dans la gestion de l’information.
- Ergonomie et prise en main : les contributeurs seront nombreux, la prise en main de l’outil doit être simple et facilitée et l’intégration des données doit être la plus fluide possible.
Les critères de sélection du logiciel ESG que nous venons de voir sont extrêmement liés à vos objectifs et votre stratégie d’entreprise (pas seulement ESG). Le périmètre des besoins définira plus précisément vos critères. Par exemple, une société souhaitant un reporting par entité juridique ou par filiale devra s’assurer que le logiciel propose une granularité de gestion adaptée. De même, le coût d’implémentation peut varier en fonction de la taille de l’organisation et du niveau de complexité attendu.
Un logiciel bien choisi, aligné avec les enjeux et le fonctionnement de l’entreprise peut devenir un outil stratégique puissant. Il permet de dépasser une lecture purement financière pour vous donner une vue propice à la prise de recul et à la prise de décision.
Quels sont les principaux défis à anticiper lors de l’implémentation d’un logiciel ESG ?
Une fois l’outil ESG sélectionné, débute la phase de l’implémentation du logiciel. Cette étape conditionne la qualité des données, l’adhésion des équipes et, in fine, la réussite du projet. Voici les principaux défis à relever lors de son intégration :
- Rationaliser les enjeux matériels dès la phase d’analyse de double matérialité, et savoir se limiter dans le temps et dans le nombre d’enjeux. L’écueil : vouloir tout couvrir et se retrouver avec une cartographie trop large, source de dispersion. La rationalisation des enjeux est donc gage de qualité.
- Capitaliser au maximum sur l‘existant et structurer les données avec cohérence. Avant toute création de nouvelles sources ou processus, il est essentiel de cartographier les outils et données déjà disponibles au sein de l’entreprise. L’objectif : éviter les redondances, assurer la cohérence des flux et structurer les données de manière durable et exploitable dans le temps.
- Etablir et respecter tout au long de l’implémentation une Gouvernance claire et opérationnelle des données ESG :
- définir les rôles et responsabilités de chaque intervenant -qui est le data owner ?-pour chaque tâche (celui qui réalise, celui qui valide, celui qui est informé et celui qui est consulté) selon la matrice RACI par exemple; autant de prérequis pour garantir la fiabilité, la traçabilité et la cohérence des données collectées dans le temps.
- se poser la question des droits et accès des utilisateurs (saisie/ révision/ entrée)
- Informer voire impliquer les parties prenantes concernées dès le début du projet
Enfin, accepter une montée en puissance progressive : soyons réaliste, le premier reporting extra-financier édité via votre outil ne sera peut-être pas parfait ou exhaustif mais s’il repose sur des bases solides, le premier pas sera fait et nous rentrerons alors dans un process d’amélioration continue : chaque itération permettra de gagner en qualité. Ainsi, qu’il soit volontaire ou imposé, le reporting ESG peut aider au modèle et à la stratégie d’entreprise en apportant une meilleure connaissance des enjeux dans leur globalité.
Quels ont les principaux types d’outils ESG disponibles sur le marché ?
Le paysage des solutions ESG se structure autour de cinq grandes catégories d’outils, souvent complémentaires :
- Les outils de collecte de données : Intégrés aux systèmes d’information existants (ERP, data platforms, etc.), ces outils permettent d’agréger les données provenant des fonctions clés de l’entreprise (finance, RH, achats, opérations…). Ils constituent la base du système d’information ESG.
- Les plateformes spécialisées ESG : Dédiées à la gestion des démarches de durabilité, ces solutions accompagnent l’analyse de double matérialité, le suivi des indicateurs clés, la gestion des plans d’action et la préparation des disclosures conformes aux normes ESRS.
- Les outils de consolidation et d’analyse (EPM) : Ces solutions permettent de croiser données ESG et données financières, d’effectuer des simulations, d’analyser les écarts, et d’assurer la cohérence globale du reporting. Elles sont précieuses pour les directions financières et extra-financières souhaitant intégrer pleinement l’ESG dans le pilotage de la performance.
- Les outils de disclosure : Conçus pour produire le rapport de durabilité, ils permettent une génération structurée, guidée et partiellement automatisée du rapport narratif, en intégrant les exigences de fond et de forme des normes européennes.
- Les outils de tagging iXBRL : Indispensables à terme dans le cadre de la CSRD, ces outils assurent le balisage (tagging) des rapports selon le format iXBRL, pour une lecture automatisée par les autorités de régulation et une standardisation des données publiées.
Vers une approche outillée, mais sur-mesure : Il est rare qu’un seul outil couvre l’ensemble des besoins d’une entreprise en matière d’ESG. La solution optimale repose souvent sur une combinaison d’outils existants (internes ou externes) et de solutions complémentaires, comme Power BI pour la visualisation ou des développements spécifiques pour la structuration des flux. L’enjeu : bâtir un dispositif cohérent, adapté à vos objectifs et capable d’évoluer dans le temps.
BM&A peut vous aider dans le choix et l’implémentation de votre futur outil ESG. N’hésitez pas à contacter Carole Perrier qui pourra vous accompagner dans ces étapes clés.